Création 2009
Mise en scène : Hélène ARNAUD
De Daniel DANIS - premier volet du dyptique
Auteur québécois, Grand prix de littérature dramatique francophone en 2006.
Une famille est sur le point de se faire expulser de chez elle.
Elle charge le plus jeune des fils, Bled, de trouver une nouvelle demeure. L’enfant part donc en mission, seul, avec pour unique lien entre lui et les siens un téléphone mobile, volé à l’un de ses frères.
Les échos de la fable.
Le récit conté de Charles PERRAULT servira de point de départ à Daniel DANIS : des frères privés de
la tutelle parentale subviennent à leurs besoins ; les enfants doivent devenir des héros.
Le Petit Poucet renvoie à la notion de dépassement de l’être par l’intelligence, la ruse, l’imagination.
La part faite à l’invention chez l’enfant est fascinante. Cette faculté crée des espaces de liberté.
L’équipe de l’Esquif travaille régulièrement en direction de jeunes adolescents pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse et dont le comportement en société rend difficile le suivi d’un cursus classique. J’ai rencontré des enfants à qui il avait été demandé d’être des héros, d’être des grands avant d’être grands. Des enfants livrés à eux-mêmes depuis longtemps. Ayant grandi sans le secours de leurs parents. Ayant arrêté de jouer. Ayant arrêté d’inventer. Entrant dans l’âge adulte aux forceps et répondant à cette violence par d’autres violences. Des enfants qui n’ont pas la chance de prendre le temps de grandir. J’ai appris à les aimer.
Une forme pour tous.
DANIS a la générosité du conteur. Parfois il raconte à des adultes des histoires d’enfants. Et parfois il s’adresse à eux. Les fables offrent divers degrés de lecture. Elles sont pour tous : enfants comme adultes s’en délectent. Elles jouent avec nos angoisses, nos fantasmes, nos songes. Bled a pour vocation d’être joué partout, notamment en milieu rural, où s’enracinent nos histoires sans y refleurir souvent. L’espace du décor est la boucle du voyage. Les spectateurs sont proches de l’action. Ils sont des compagnons de route de Bled. Une toile et des tréteaux pour suggérer l’aller-retour, les haltes et les cachettes, la longue marche, les courses folles , les rêves de vol.
La musique en contrepoint.
Bernard SUBERT a la double capacité de donner à entendre et de donner à voir. C’est un musicien et c’est un inventeur. Il joue de la clarinette mais aussi de tout ce qui produit un son à dompter pour devenir musique. La musique détermine le rapport au temps, tend le verbe et centre l’action. Il s’agit d’offrir un contrepoint mélodique qui viendra achever la partition globale du spectacle. Le choix du bois est aussi celui d’une certaine magie : la clarinette est la voix de la plainte et celle du rire. Une voix tellement humaine. Des instruments iront créer des sonorités insolites qui ponctueront le récit de froissements, de craquements, de bruissements…
Les sons prendront chair pour nous parler du climat et des saisons. La musique pourra décrire les senteurs d’humus, le tremblement des feuilles dans le sous-bois, le chant de la pluie sur un toit, le brouhaha d’un quartier en ville...
Le jeu des marionnettes.
Seul à la rencontre du monde, Bled se crée des compagnons avec qui il dialogue, avec qui il chemine. Il parle fort pour rompre le silence, vaincre sa peur et retrouver le chemin de la maison. Ces personnages inventés, comme ceux qu’ils côtoient dans le récit et qui sont les personnages du souvenirs ( parents, frères…) seront joués avec des marionnettes. Elles sont la part de l’imaginaire, elles représentent le monde vu par Bled l’enfant.
Interprètes :
Fabrice DUCOUSSO
Arnaud FREMONT
Bernard SUBERT
Marionnettes :
Catherine HUGOT
Musique :
Bernard SUBERT (clarinette & flûtes)
Décor :
Jérôme PAPET
Isabelle MEUNIER
Objets / Masque :
Isabelle MEUNIER
Création Lumière :
Marie-Edith LEYSSENE
Costumes :
Françoise ARNAUD
Le Théâtre de l'Esquif
producteurs délégué :
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